Article paru dans le nouvel observateur
du 17 juillet n° 2280 "la parole aux lecteurs"

Quelle entreprise résisterait à ce mode de gestion? On nous dit de travailler plus. Sauf dans l'enseignement. On pouvait libérer le samedi matin en le remplaçant par le mercredi, ou en réduisant les vacances i cela se faisait dans plusieurs départements. On en a fait cadeau aux instituteurs qui ne demandaient rien. Résultat: l'an prochain, 140 jours de classe, quand les Japonais en ont 210, les Italiens 200, les pays nordiques autour de 190. On prétend se recentrer sur les fondamentaux -lesquels? -et on alourdit les programmes. Par quel miracle nos enfants apprendront-ils plus et mieux en travaillant moins ?
On va supprimer les IUFM. La nécessité d'une formation professionnelle va de soi pour les ingénieurs, les commerciaux, les ouvriers, les hauts fonctionnaires, etc. Pas pour les enseignants. C'est le seul métier qu'on fasse mieux si l'on n'a pas appris à le faire. On retourne à Jules Ferry, mais un Jules Ferry light pour les horaires, lourd pour les programmes, et sans écoles normales.
L'étonnant est que ces trois entorses au bon sens n'indignent guère. Le roi est tout nu, mais les badauds applaudissent son costume.
Antoine PROST,
Historien de l'éducation
Historien de l'éducation
- PS : J'ai lancé une pétition qu'on trouve sur le site du « Café pédagogique».
2 commentaires:
Beaucoup de choses énoncées en peu de mots. Merci Monsieur Prost pour la clarté de vos propos.
Je signe toute de suite votre appel ainsi que la pétition du collectif de l'IUFM de Toulouse.
Dominique
J'étais stagiaire IUFM en maths en 2007-2008. Bien sûr, l'IUFM n'a pas répondu à toutes mes préocupations. Cependant, les acquis de cette année de formation professionnelle tant sur le plan mathématique que sur le plan didactique sont indispensables. J'ai découvert l'origine de théorème simple que j'utilise souvent.Je remercie vivement les enseignants pour cette formation.
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